Vœux 2025

Rédigé le 13/01/2025

Chers collègues,
L’année 2024 vient de se fermer, et j’ouvre la nouvelle en vous souhaitant, au nom de la coordination FO du Groupe Airbus, mes meilleurs vœux pour 2025. Qu’elle vous soit prospère dans tout ce que vous entreprendrez, professionnellement comme personnellement.
Bien que tous les chiffres n’aient pas encore été publiés, nous pouvons déjà dire que l’année 2024, pour Airbus, aura été une année remarquable à bien des égards.
Au niveau industriel, les carnets de commandes se sont enrichis de nouveaux succès sur l’ensemble des divisions. Le programme de décarbonation engagé par Airbus avance à bon rythme tant sur ses produits que son système de production. Et, malgré les difficultés liées à la chaîne d’approvisionnement, Airbus Commercial a réussi à livrer 766 avions, consolidant ainsi sa position de leader mondial pour la 6ème année consécutive. Une prouesse au regard de la situation globale !
Au niveau social, 2024 a marqué la mise en place du nouvel accord société, ainsi que les accords sur la mobilité, la QVCT et le dialogue social.

Qui aurait parié sur de tels résultats il y a 4 ans ?
A FO nous l’avions fait. C’est d’ailleurs ce qui avait motivé nos revendications pour répondre à une crise conjoncturelle et non une crise structurelle.
Aujourd’hui, et même si des rapports de force de haute intensité ont parfois été nécessaires, nous avons la preuve qu’un dialogue social qui se conjugue à l’intelligence collective, enfante de solutions profitables socialement, industriellement et financièrement.
N’allez pas croire que tout était écrit. Sans l’engagement des salariés et de leurs représentants FO, sans cet esprit d’entreprise, sans ce sens des responsabilités, rien n’aurait été possible.
Bien sûr, tout n’a pas été parfait. Il faut aussi reconnaître que des ajustements sont encore nécessaires pour, par exemple, aborder la fin d’année plus sereinement. A ce propos, je voudrais avoir une pensée pour le personnel d’Airbus et celui de nos partenaires industriels qui n’ont pas pu célébrer les fêtes de fin d’année normalement. Ils ont dû travailler soir et week-ends jusque dans les derniers instants de l’année, pour que le succès soit au rendez-vous.

Lors du Reload tour, beaucoup d’entre vous m’avaient témoigné des inquiétudes face à une forme d’érosion de l’esprit originel d’Airbus. Pour vous, ce serait la conséquence de nouvelles méthodes d’organisation du travail qui donneraient la faveur à une approche quantitative et analytique.
Réunions, collecte de données, reporting auraient fini par remodeler les métiers, parfois jusqu’à faire perdre le sens des choses et à questionner notre engagement. Conséquence directe, le sentiment du recul de l’humain face aux statistiques : “on écoute plus les chiffres que l’expérience”.
Cela devrait collectivement nous interroger. Est-ce que cette quête de performance, via des organisations toujours plus complexes et des procédés toujours plus sophistiqués dans un contexte où la machine prend toujours plus de place à l’homme, ne fragilise pas les bases de ce qu’est Airbus ? Et cela ne nous éloignerait-il pas des capacités de résilience qui ont fait notre succès ?
A l’heure où notre entreprise renouvelle ses profils, où les dirigeants engagent Airbus dans la 4ème révolution industrielle, il est capital de protéger notre culture d’entreprise, notre histoire, notre savoir-être et notre savoir-faire, sans quoi, ce que nous célébrons aujourd’hui, sera au prochain cygne noir, un lointain souvenir.
Bien que connue, je voudrais terminer ses vœux sur une anecdote qui illustre les enjeux à chaque fois que l’homme est mis en concurrence avec son outil.
Alors qu’Henri Ford visitait une de ses lignes d’assemblage, voulant montrer la supériorité de ses machines, d’un ton un brin provocateur, il apostropha le syndicaliste qui l’accompagnait :
« Comment allez-vous faire pour que ces machines payent des cotisations syndicales ? »
Le syndicaliste, sans se dégonfler, répondit avec un sourire :
« Et comment allez-vous faire pour que ces machines achètent vos voitures ? »
Airbus, c’est une histoire, une culture, une méthode qui s’est forgée à l’épreuve du réel.
Les générations passent et c’est bien cet héritage qui doit continuer à se transmettre.

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